(AGROPOLIS-MUSEUM - Les meilleurs blés - Vilmorin Andrieux et Cie (1880 et 1909))

Blé rouge inversable ou blé de Bordeaux

Syn. : Blé turc; blé rouge de Lectoure; bladette de Lesparre; blé de Noé rouge.

D'hiver et de printemps.

Paille moyenne, forte et souple, demi-pleine.

Épi rouge brun, souvent courbé, ressemblant à celui du blé rouge d'Écosse, mais présentant souvent sur l'axe et sur les glumes une teinte glauque que n'a jamais celui-ci.

Grain rouge, gros, assez court, lourd et bien plein.

Celle variété de blé a commencé à se répandre il y a une quinzaine d'années dans les environs de Lectoure (Gers) ; de là elle a été transportée aux environs de Bordeaux où elle est toujours en grande faveur. Pendant l'hiver de 1870-1871 des fermiers de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne, qui s'étaient réfugiés à Bordeaux à cause de la guerre, en ont rapporté quelques sacs comme semence pour emblaver leurs terres, et c'est ainsi que cette espèce a été introduite en Brie et en Beauce sous le nom de blé de Bordeaux. Depuis lors elle s'est répandue de plus en plus et elle mérite bien en effet la faveur dont elle est l'objet. C'est une race assez rustique, très productive, peu exigeante sur la nature du sol et résistant très bien à la verse. Au printemps et jusque vers la floraison ce blé ressemble beaucoup par ses caractères de végétation au blé de l'île de Noé, il est comme lui d'une teinte glauque très prononcée. Seulement il s'élève un peu plus haut et, quand approche la maturité, les épis au lieu de blanchir prennent une teinte rouge de plus en plus foncée. Le blé de Bordeaux réussit bien dans les terres argileuses et dans les terres franches; un sous-sol calcaire lui est très propice. On peut le semer à peu près comme le blé de l'île de Noé, depuis le mois d'octobre jusque dans le courant de mars. I1 réussit bien, fait de printemps, mais la maturité en est alors un peu tardive.