(AGROPOLIS-MUSEUM - Les meilleurs blés - Vilmorin Andrieux et Cie (1880 et 1909))

Syn. : Petit épeautre, froment locular.
D'hiver.

Paille bien creuse, courte, raide, dressée, très fine, à nœuds renflés et velus.

Épi extrêmement aplati, très régulier; épillets exactement imbriqués les uns sur les autres; barbes fines et courtes, non divergentes.

Grain petit, aplati, d'apparence presque cornée, mais tendre et donnant une farine bien blanche.

L'engrain commun est cultivé depuis un temps très reculé dans certaines parties du Berry et du Gâtinais; on ne le sème que dans les terres sablonneuses ou calcaires les plus pauvres, où le seigle lui-même ne serait pas d'une réussite assurée. Grâce à l'engrain, on peut obtenir dans ces mauvaises terres un assez bon rendement en paille et une petite récolte de grain. Le semis doit se faire avant l'hiver, car semé au printemps l'engrain commun reste en herbe et ne monte pas. Fait à la saison convenable, il talle et se développe, au contraire, d'une façon remarquable; il produit une quantité surprenante de feuilles qui forment une espèce de gazon longtemps encore après que tous les autres blés commencent à monter en épi; puis tout d'un coup les tiges se dressent, extrêmement nombreuses, et bientôt chacune montre son épi, qui est d'une finesse et d'une légèreté extrême. Pour être si tardif à monter, l'engrain commun n'en mûrit pas moins à peu près en même temps que les autres blés. Le grain donne une farine de bonne qualité et très peu de son; mais, avant de le moudre, il faut le débarrasser par une première opération des balles qui l'entourent. Il n'y a qu'un grain dans chaque épillet. L'épi de l'engrain commun est d'un roux clair; il en existe des variétés à épi presque blanc, et d'autres qui l'ont, au contraire, d'un brun assez foncé.